La Rascasse Volante : Pterois volitans

Le Poisson Lion, un idésirable en Guadeloupe.


Rédigé le Mardi 11 Novembre 2014 à 09:26 | Lu 5357 commentaire(s)

Les poissons Lion sont de plus en plus nombreux sur les sites de plongées en Guadeloupe, pour tenter de les éradiquer certains plongeurs ont une autorisation de les chasser en bouteille.


La pêche aux Poissons Lions autorisé en bouteillle !

Depuis 2013, un arrêté préfectoral autorise certains moniteurs de plongée à capturer les Poissons Lions (Ptérois volitans) en bouteille à l’aide d’une fouëne. Les moniteurs d’Eden Plongée possèdent cette habilitation ce qui permet d’en éliminer quelques uns lors de nos  plongées en exploration dans le Parc National de Guadeloupe.
L'histoire de l'invasion de la Rascasse Volante (Pterois volitans) aurait commencé en 1992 en Floride.
Un aquarium est endommagé au passage de l'ouragan Andrew et 6 spécimens de Pterois volitans s'échappent.
Signalé au début au sud de la Floride on le retrouve rapidement à Cuba, au Venezuela, en Jamaïque, en République Dominicaine … Fin 2010, les premiers spécimens sont signalés en Guadeloupe.


Une capacité de reproduction exeptionnelle.

Une des clés de l’exceptionnel succès de son expansion dans le Golfe du Mexique et dans la Mer des Caraïbes en moins de 20 ans, tient probablement aux caractéristiques de reproduction du Pterois volitans.
La maturité sexuelle intervient rapidement, pour le mâle dés la taille de 90 mm et 180 mm pour la femelle Rascasse Volante. Il se reproduise toute l'année. Les sexes sont séparés et la femelle pond tous les 4 jours, deux masses d’œufs enveloppés dans du mucus qui sont fertilisés par le mâle et vont flotter en surface pendant 2 jours.
Chaque ponte représente 30 000 œufs !
Portés par les courants mais également par le vent, la dissémination est très rapide.
La larve se développe entre 25 et 40 jours. La croissance des juvéniles est rapide, une femelle Poisson Lion mettra moins d'un an pour atteindre sa taille adulte.




Un appétit féroce.

Bien que la Rascasse Volante soit un prédateur nocturne on la rencontre fréquemment en fin de journée ou par des jours sombres sur les sites de plongée. Les jeunes se nourrissent d’invertébrés : crabes, crevettes, vers. En grandissant leur régime s’enrichit en poissons. Ils s’attaquent entre autres aux poissons herbivores du récif contribuant ainsi à leur diminution ce qui a pour conséquence de participer à la prolifération des algues au détriment des coraux.
Des études des contenus stomacaux des Pteroïs Volitans  ont montrés la consommation de 50 espèces de poissons. Tout poisson d'une taille inférieure ou égale à une quinzaine de centimètres constitue une proie potentiel pour le Poisson Lion.

Le Pterois Volitans est situé au sommet de la chaine alimentaire de l’écosystème récifal, associé à son redoutable appareil venimeux il a pas ou peu de prédateurs.
Son intrusion dans l’écosystème guadeloupéens déséquilibra t’elle le milieu ou bien va-t-il s’intégrer ?


Un appareil venimeux redoutable.

La Rascasse Volante appartient à la famille des Scorpaenidae (Poissons Scorpions), et elle possède de nombreuses épines venimeuses : 13 épines dorsales, tris épines anales et deux épines pelviennes.
Les épines de section triangulaire, sont recouvertes d'un fourreau. Deux profonds sillons abritent le tissu glandulaire sécréteur du venin. Au moment de la piqûre, l'épine est plantée dans le corps de la victime, la peau du fourreau se rétracte et les cellules glandulaires sécrètent leur toxine directement dans la plaie.
Pour en savoir un peu plus sur la conduite à tenir en cas de piqûre, vous pouvez consulter l'article : Accidents et dangers de la faune marine.


Toute piqûre par un Pterois volitans doit être prise au sérieux et faire l’objet d’une consultation médicale.
Toute piqûre par un Pterois volitans doit être prise au sérieux et faire l’objet d’une consultation médicale.

Attention danger !

Le Poisson Lion se laisse facilement approcher par les plongeurs. Toutefois leur nage indolente cache une rapidité d'action foudroyante. Si ils se sentent menacés, ils sont capable d'attaquer et de piquer le plongeur.
Pour se défendre, les Pterois volitans utilisent essentiellement l’appareil venimeux de leur nageoire dorsale. Ils se tournent de façon à diriger leur nageoire dorsale vers l’agresseur potentiel, qu’ils piquent alors dans un bond très rapide.
Le plongeur doit être informé de ce comportement.

Toute piqûre par un Pterois volitans doit être prise au sérieux et faire l’objet d’une consultation médicale.
La douleur est immédiate, intense. Compte tenu du développement possible d’un état de choc dont la gravité est difficile à prévoir, un plongeur doit interrompre immédiatement sa plongée.
 

Seuls les personnes habilités peuvent le capturer en bouteille.

A ce jour, il semble illusoire d’espérer éradiquer cette espèce. Toutefois, même si les chances de succès sont faibles, la mise en place de mesures d’éradication ont été mise en place en Guadeloupe.
 

Compte tenu du danger à manipuler ce poisson, sa capture à fin d’éradication est réservée à des équipes entrainées et agrées par les pouvoirs publics.
Ne vous lancez pas à la capture de ce poisson, ce qui pourrait conduire à des accidents.
Sources : Invasion de la mer Caraïbe par Pterois volitans et P. miles. Claude Bouchon. Yolande Bouchon-Navaro.  Février 2010. Université des Antilles et de la Guyane.


Le Mérou de Nassau (Epinephelus striatus) pourrait-être un prédateur naturelle de Pterois volitans.
Le Mérou de Nassau (Epinephelus striatus) pourrait-être un prédateur naturelle de Pterois volitans.

Et les prédateurs naturels ?

Comme je le mentionnais précédemment, le Pterois volitans n’a pas ou peu de prédateurs.
Dans la région des Caraïbes seules quelques espèces comme le Mérou de Nassau ou certaines espèces de requins, ont été signalées pour le moment s'en nourrissant occasionnellement. Quant aux murènes elles n’attaquent que les individus blessés.

Le poisson-lion est aujourd'hui l'un des plus grands prédateurs du récif corallien et il est illusoire de penser qu’on pourra limiter leur propagation en les pêchant ou en les chassant.
Un petit coup de main des prédateurs naturels comme le Mérou de Nassau pourrait nous aider. Mais pour cela il faudrait auparavant protéger ces mérous en interdisant leur pêche.
 

Venez les rencontrer lors de vos plongées à Port Louis en Guadeloupe, ils sont très photogénique ! Rejoignez-nous !

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